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Les Mots, pour ne pas le dire.

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Les Mots, pour ne pas le dire.  Empty Les Mots, pour ne pas le dire.

Message par Goï Ran Mar 28 Fév - 21:15

Dans une pièce aux murs gris, semblable à un bureau, Goï était assis du côté opposé les pieds sur celui-ci. Il n'y fait pas froid, il n'y fait pas chaud. La décoration n'était pas personnalisée; un petit tableau, une petite bibliothèque et un pot de plante au pied d'une fenêtre. L'odeur si particulière des hôpitaux planait partout autour de lui. Un silence, tellement total que le Nautolan s'entendit respirer. Son regard semblait absent. Les tentacules attachées, des vêtements non militaires à savoir, un t-shirt moulant marron, un pantalon en coton noir et des chaussures de cuirs montantes. Il regardait ponctuellement l'heure de son MKT, de manière nerveuse. Pourtant chez lui ce n'est pas un réflexe. Le silence se brisa avec le grincement d'une porte qui s'ouvre, puis qui se referme, suivis de bruits de talons aiguilles. Une personne s'assoie en face de lui. Les deux personnes se regardent quelques minutes, Goï Ran respirait fort.

Femme : - Allez-y, je vous écoute.

Goï : - Je dois parler…Et c’est tout ?

Femme : - Je suis ici pour vous aider à trouver des solutions. La thérapie que je propose se base essentiellement sur
la communication. Vous ne devriez pas avoir de mal, j’ai lus dans votre dossier que quand vous êtes lancé plus rien ne vous arrête. Une qualité dans certaine situation j’imagine. Si …vous voulez bien retirer vos jambes de mon bureau, s’il vous plaît.

Goï : -  Hum, pardon. Parler... Je ne parle pas vraiment. Je fais juste du bruit. Je ne connais pas toute ces conneries
Docteur. La communication, tout ça. Je cherche à aller mieux, et j’ai essayé toute sorte de solutions. Donzelles, alcool, bouffe…Danse.

Docteur : - Danse ?

Goï : - Je danse oui. Et vous allez me faire croire qu’en vous parlant je vais pouvoir mettre une taulée à mes ennemis et sourire comment avant ? N’importe quoi. Qu’est-ce que je fous là…

Docteur : - Rasseyez-vous je vous prie.

...

Docteur : - Merci. Je n’ai pas lu uniquement votre tendance à amuser la galerie Monsieur Ran. Je suis au courant également de la carrière que vous avez eu avant d’intégrer l’Epée…Et aussi de Poseïdon. Je suis vraiment navré. Je ne vais pas pouvoir faire de miracle malheureusement mais je peux juste, du moins, essayez de vous soulager d’un poids qui visiblement après tout ce que vous avez vécu semble prendre un petit peu trop d’ampleur dans votre quotidien et votre esprit. Reprenons. Vous disiez tout à l’heure que « vous faîtes du bruit ». Que voulez-vous dire exactement?

Goï : - Tout ce que je dis n’a aucun sens. ‘Fin… J’crois. Les seules choses qui me rendent crédible ce sont mes actes. Je suis bon dans ce que je fais, et ça suffit au Commandant. Mais ce n’est ça la raison de ma venue dans votre cabinet Docky.

Docteur : - Je vous écoute.

Goï : - C’était la merde sur Poseïdon. J’ai vu des soldats de l’OU tomber les uns après les autres. J’ai fais mon maximum, mon équipe et moi avons tenu jusqu’à ce que nous quittions la planète. La survie avant tout. On savait que nous courrions à notre perte. On a réussi à s’enfuir. C’était dur de devoir reposer les yeux sur cet Aquarium géant qui était pris par ses ordures. Ma planète aussi. Ma planète…

Docteur : - …

Goï : - Ma planète.

Docteur : - Avez-vous eu des pertes dans votre équipe ?

Goï : - On a perdu Jiim. C’était notre pilote. Les trois quarts ont été grièvement blessés. Ils ont pu s’en sortir.

Docteur : - Toute mes condoléances. Je leurs souhaite de traverser cette épreuve et d’en sortir le plus fort possible.

Goï : - Chacun fait comme il peut.

Docteur : - Quelle genre de relation entretenez-vous avec vos coéquipiers ?

Le Nautolan ne put s'empêcher de rire nerveusement.

Docteur : - Ai-je dis quelque de chose de drôle ?

Goï : - Disons que nous nous entendions assez bien pour pouvoir agir ensemble.

Docteur : - Pourriez-vous me parler d’eux ?

Goï : - Et bien pour faire les choses dans l’ordre…Nous avons le commandant Zafer Naaman. Certainement le Jekins que je respecte le plus de tout Jékalia malgré mes tendances à le « pousser » sur ses retranchements, mais que voulez-vous …c’est plus fort que moi ! Il n’a jamais perdu son sang-froid, même à Hélios. Il est juste envers nous, et n’hésite pas à se mettre dans la bouse avec nous. Ensuite…Et bien un homme de puissance n’est rien sans son bras droit, et Surtam rempli très bien le rôle. Je travaille avec lui depuis pas très longtemps, à vrai dire uniquement depuis que notre vaisseau a amerrit dans la Capitale. Froid, indifférent, impartial, impassible. Un Abysalle quoi… tout mon contraire. Et pourtant sur le champ de bataille nous arrivons à nous coordonner naturellement. Derrière lui je mettrais instinctivement un Drakéide que j’appelle L’Ancêtre.

Docteur : - « L’Ancêtre » ?

Goï : - C’est bien, vous savez répéter derrière moi ! Hum, excusez-moi. Son nom est Orgoloth truc-quelque-chose Aguammal… Vous avez vu les infos j’imagine. Nous vivons un évènement terrible. Je ne veux pas être dans sa tête, je ne sais pas non plus comment l’aider. Je vous l’ai dit…Je ne sais pas parler. Ce vieux tas d’écaille est le genre de personne qui a la tête sur les épaules, une ligne de conduite exemplaire, un grand stratège, et un sens de la justice très noble, trop noble à mon gout. C’est aussi un très bon danseur. Aujourd’hui j’ai peur qu’il devienne l’ombre lui-même. Il est un élément précieux dans l’équipe. Et je crois qu’il a besoin de plus qu’un médecin pour l’écouter. ‘Sauf votre respect.

Docteur : - Continuez.

Goï : - Ensuite…Et bien je mettrais la seule Donzelle qui nous suit dans les missions suicides. C’est notre toubib, une terrienne du nom de Jody Renfield. Au début c’était pas l’amour fou entre nous, elle était insupportable, elle l’est toujours ! Mais …disons que nous arrêtons de nous marcher sur les pieds. Et puis en creusant un peu plus, on peut voir qu’elle n’est pas si irritante que ça. Elle est rigoureuse, ne lâche rien, elle sait s’imposer malgré l’effective majoritairement masculin et ses compétences nous ont sortis de pas mal de galères. J’ai étais touché à la jambe lors d’une intervention sur Hélios, je lui en dois une. En parlant de tête pensante, il y a aussi Valil Keirn, un grand Albéen aussi bien dans sa taille que dans sa renommée. Je ne suis pas très à jour avec la technologie actuelle, lui …il a au moins 10 ans d’avance. C’est le cerveau de l’équipe, capable de découper et d’analyser n’importe quelle technologie s’approchant de près ou de loin à la sienne. On s’est pas mal rapproché depuis qu’il m’a demandé de l’entrainer pour être plus efficace lors de nos missions. Et il apprend très vite.

Docteur : - Vous avez l’air de les apprécier.

Goï : - Quoi ?! Je…Et bien je…

Goï regardait partout, sans dire un mot, ailleurs que dans le regard de sa consultante. Il s'était mis à joindre ses deux mains, comme pour ne pas montrer sa gêne, son stress...Sa peur. Il ne trouva pas d'autre solution que de regarder le sol. La situation était grotesque; comme un proviseur qui sanctionnerai un élève.

Goï : - …Il y a aussi Lars.

Docteur : - Quelque chose ne va pas avec lui ?

Goï : - Non, justement. C’est tout le contraire, on bosse de la même manière, on est complètement synchro’ sur le terrain. C’est le seul avec qui je suis vraiment moi-même. Mais je sais qu’il aimerait que nous soyons vraiment amis. A vrai dire, je le vois un peu comme un p’tit frère. Et pourtant, je ne sais pas comment agir. A Glee Anselm, je n’ai jamais vraiment eu d’ami. Pour en revenir à lui, Lars est notre tireur d’élite, si moi je suis nos oreilles dans l’équipe, il est nos yeux. Ne vous fiez pas à son jeune âge, sur le terrain il est capable de remettre en place plusieurs vétérans de l’armée qui aurai l’âge de votre père. Il sait faire la part des choses, quand le Bar-mouth ne s’occupe pas de son foie. Une chose m’attriste, c’est que dans ses yeux je me reconnais un peu en lui, et je sais qu’il a la haine. Cette maladie qui nous donne une force démesurée, mais nous savons pertinemment que nous allons en payer la facture tôt ou tard.

Docteur : - Je vois. Pourquoi ne pas le prévenir dans ce cas ?

Goï : - Je le ferai quand j’arriverai à trouver moi-même la paix intérieur. Sinon je ne serai pas crédible. Et là, après ce qu’il s’est passé… c’est pas prêt d’arriver. Et je n’arrive pas à me confier, ni non plus à rassurer qui que ce soit.

Docteur : - Alors comment pouvez-vous vous rassurer dans ce cas… ?

Goï ouvrit la bouche pour répliquer comme il avait l'habitude de faire, son index pointant droit devant lui avec un air accusateur. Mais rien ne sortit de sa bouche. Vulnérable, perdu, sa main se reposa sur sa jambe. Se rendant compte de son problème, le voilà dans l'impasse.

Docteur : - Monsieur Ran, je sais que ce que vous faîtes est toute votre vie. Mais en se focalisant uniquement sur votre « travail » vous vous effacez, vous laissez paraître à vos coéquipiers uniquement une personne qui sert d’arme pour l’OU. N’oubliez pas la personne que vous êtes. Avant d’être soldat, vous êtes un individu. D’ailleurs, revenons à vous. Lors de vos permissions, avez-vous des proches avec qui vous pouvez discuter ou prendre des nouvelles ?

Goï : - Non.

Docteur : - De la  famille ?

Goï : - Non.

Docteur : - Une compa-

Goï : - Quedalle, Doc.

Docteur : - Dois-je comprendre qu’il s’est passé quelque chose de grave pendant que Paramon…

Goï : - Non m’dame.

Docteur : - …

Goï : - Alors, c’est quoi le remède ?  

Le visage droit devant la Jekins, le Nautolan semblait désespéré. Ces lèvres tremblaient, impossible de savoir si il était au bord du gouffre ou bien si s'était juste la rage. Il attendait une réponse, prêt à faire n'importe quoi. Constamment entrain de sonder le docteur avec beaucoup de concentration, une chose semblait bien claire: Il lui fallait une bonne réponse, SA bonne réponse.

Docteur : - Il n’y a pas de remède, monsieur Ran. Commencez d’abord par vous pardonner. Vous pardonner d’avoir fait vôtre possible sur Poseïdon, vous pardonner de ne pas avoir pu sauver cette planète, tout comme Glee Anselm. Vous pardonner de ne pas tout savoir. De vous laisser un moment de répit. De vous laisser aussi l’opportunité d’être quelqu’un d’autre qu’une simple machine militaire. Laissez-vous le droit d’aimer, et d’être aimé à votre tour. Laissez-vous le droit d’être heureux.

Goï : - Me pardonner ?! C’est ça la solution ?! Vous êtes vraiment Jekins ou Drakéide à la fin ?!

Docteur : - Je n’ai jamais dit que c’était la solution. Mais qu’il faudrait commencer par là pour pouvoir envisager d’aller mieux. Il faut du temps, pour vos blessures, pour vos tourments, ainsi que pour votre esprit. Et aucun médecin dans cet Univers ne vous dira combien de temps cela prendra.

Goï : - Je…

Docteur : - Hm ?

Goï : - …Je vais essayer.

*Ding*

Docteur : - Nous arrivons à la fin de la séance monsieur Ran. Notre prochain rendez-vous sera la semaine prochaine, même jour, même heure. Voici ma carte.

Goi : - Je repars au front la semaine prochaine Docky.

Docteur : - Alors vous savez comment me joindre à votre prochaine escale à Jekalia.

Goï : - Certainement. Docteur...*Regarde la carte* Nida Koga. Alors à la prochaine, m'dame Koga.

Docteur Koga : - Prenez soin de vous, monsieur Ran.
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Date d'inscription : 15/04/2016
Planète d'origine : Glee Anselm

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