Renaissance

Je voudrais une salade de fryuud, ou une tarte au rjuit, parce que quand je vais mal ma mère avait tendance à vouloir me gaver pour ne pas que je me laisse mourir de faim. Elle a toujours eu peur que je perde le rose de mes joues, que mes cheveux se ternissent et que mes clavicules deviennent visibles.

Je voudrais une salade, ou une tarte ; mais ce temps est révolu. Je suis partie loin de chez moi et que me reste t’il maintenant ? J’ai perdu deux de mes amis il y a maintenant quelques semaines, surement reparties sur leurs planètes natales à la recherche de ce qui manque cruellement en mission : un foyer, un réconfort, des repères, une famille. Et moi je suis là, à me morfondre sur un lit qui n’est même pas le mien. C’est pourtant ma décision de rester, ma décision de continuer coûte que coûte.

Pourtant la salade et la tarte me manquent comme jamais elles ne m’ont manquées auparavant. Pas une seule fois cette envie irrépressible ne m’avait effleurée l’esprit, comme si mon conditionnement de soldat avait atteint son paroxysme et ce décimait petit à petit sans que je ne puisse rien faire. Pourtant il me restait bien quelque chose, un projet qui ne pouvait que résonner comme une évidence depuis notre dernière mission.

P.R.I.A.M.